Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

La société BlackRock, pour celles et ceux qui ne connaissent pas, ce n’est pas rien : c’est juste le plus gros hedge fund de la planète. Autant dire que financièrement, ça « pèse » et qu’ils représentent un peu de sous sur les marchés.

Les obligations américaines… c’est mauvais, or c’est le principal placement mondial !!

Pour Richard Turnill, stratégiste « investissements » en chef du hedge fund américain, « le moment est venu de repenser le rôle des obligations américaines dans les portefeuilles, et particulièrement de se méfier des obligations gouvernementales à long terme », explique Richard Turnill en se basant sur le graphe ci-dessous. Voici la traduction de son dernier article !!

Les rendements en baisse signifient que le filet de sécurité est bien maigre pour les porteurs d’obligations américaines. Une simple augmentation de 0,2 % du taux des Treasuries serait suffisante pour effacer leur rendement annuel. D’autres actifs à rendement fixe comme les obligations d’entreprises de qualité et la dette libellée en dollars des marchés émergents offrent des garanties plus solides, ainsi qu’une volatilité du rendement similaire à celle de l’année dernière. Voir les barres vertes et bleues du graphe ci-dessus.

Une assurance à long terme à un coût supérieur

Ce filet de sécurité disparaîtra lorsque les taux à long terme commenceront à grimper. Nous anticipons une courbe des rendements plus raide vu le contexte de pivot graduel vers des politiques d’expansion fiscale au niveau mondial, même si les banques centrales disposent encore de capacités pour limiter toute hausse non désirable des taux. Les banques centrales majeures font montre d’une tolérance quant à l’échauffement de l’inflation ; la Fed a adopté une stratégie prudente pour le relèvement de son taux directeur. Les banques centrales semblent approcher des limites de l’efficacité de leurs politiques monétaires accommodantes extraordinaires. C’est évident à travers les décisions de la banque centrale du Japon de la semaine dernière, qui ont étiré la courbe des rendements locale.

Les Treasuries sont de moins en moins attractifs pour les investisseurs non américains vu que le coût de l’assurance contre les fluctuations du marché des changes efface le rendement supérieur que les Treasuries offrent. De plus, les obligations ont tendance à afficher une corrélation plus étroite avec les marchés actions lorsque les investisseurs craignent un serrage de vis monétaire de la Fed, réduisant leur attractivité en tant qu’actif de diversification d’un portefeuille. C’est un risque alors que la réunion de décembre de la Fed approche.

Les obligations américaines à long terme ont encore un rôle à jouer, et devraient protéger les portefeuilles en cas de ruée vers les valeurs refuges. Aujourd’hui, le coût des avantages de la diversification est néanmoins élevé pour les investisseurs. Nous préférons les obligations d’entreprises à court terme et les obligations municipales, dont les rendements ont grimpé temporairement dans l’anticipation des réformes des marchés du crédit américain d’octobre. Globalement, nous préférons les marchés du crédit tout en voyant un rôle pour d’autres éléments de diversification d’un portefeuille, comme l’or. »

Conclusion : là encore il faut fuir les dettes d’État, y compris de l’État américain !

Cela fait des années que je mets en garde contre une évolution aussi évidente qu’inéluctable. Pour maintenir la stabilité sociale et un semblant de « croissance », les États dépensent entre 2 et 4 unités de monnaie pour 1 unité de croissance réellement obtenue.

Dit autrement ; il faut dépenser 4 pour gagner 1… Les « 3 » c’est de l’emprunt, de la dette qui ne sera jamais remboursée.

Au dernier pointage, la dette de la France atteint désormais 2 175 milliards d’euros, et représente plus de 98 % de notre PIB. L’année prochaine, la dette représentera 100 %. Il faudra monter les impôts pour payer des intérêts qui n’ont jamais été aussi faibles de notre histoire financière récente. À la moindre hausse de taux, c’est toute la solvabilité des États qui s’effondrera sous vos yeux ébahis et votre épargne aussi puisqu’elle est essentiellement constituée par des dettes d’États au premier rang desquelles vous trouverez évidemment la dette américaine, qui est de loin le plus important « volume » sur les marchés.

Traditionnellement, on parle toujours d’un « fly to quality ». Cela veut dire qu’en cas de problème, les « marchés » se ruent sur les bons du Trésor américain, donc sur les titres de dette américaine pensant que c’est ce qu’il y a de plus sûr…

Ce que vient de vous expliquer le chef économiste du plus gros hedge fund de la planète c’est qu’il n’en est rien…

Vous feriez mieux de l’écouter aussi. Cela veut dire également que vous n’avez pas non plus à votre disposition des milliers de classes d’actifs autres pour migrer vos placements vers des cieux plus sécurisés.

Il est déjà trop tard. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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