Le protectionnisme n’est avant tout qu’une question de rapport de force et de capacité que vous avez à imposer votre force à l’autre.

Lorsque nos europathes nous expliquent doctement que le protectionnisme c’est « sale », ou « pas bien », ils se situent dans le champs d’une forme de « morale » qui n’a rien à voir ni avec l’économie ni avec la politique ou les relations internationales.

Lorsque nous autres européens, nous abdiquons notre droit à nous protéger en présentant la chose sous un angle « idéologique » et de « posture » d’ouverture au monde, c’est pour mieux masquer notre incapacité et notre refus à aborder les choses sous l’angle du rapport de force.

Le protectionnisme est une évidence économique car la concurrence n’a strictement aucun sens lorsque les distorsions sont trop importantes, ce que l’on sait depuis des siècles.

Les Américains n’hésitent donc jamais à imposer les barrières douanières qu’ils souhaitent…

Nous sommes les rois des abrutis menés par des goinfrosaures plus ou moins vendus à d’autres intérêts que ceux des peuples qu’ils sont censés diriger et mener.

Charles SANNAT

Les États-Unis ont instauré une taxe d’importation dissuasive de 522 % sur l’acier plat laminé à froid provenant de Chine, accusant Pékin de violer la loi antidumping américaine en accordant des aides illégales aux exportateurs chinois.

Le département du Commerce US a relevé les tarifs douaniers sur les importations chinoises d’acier plat laminé à froid, les faisant passer à 522 %. Cette démarche est justifiée par le fait que ces produits étaient vendus aux États-Unis en dessous de leur coût de production et qu’ils bénéficiaient d’aides déloyales.

Ces nouveaux droits de douane ont été adoptés suite au recours en justice des plus grands aciéristes américains — US Steel, AK Steel Corp, ArcelorMittal USA, Nucor Corp et Steel Dynamics Inc — qui, en juillet 2015, avaient sollicité la protection de leurs intérêts face aux exportations massives chinoises.

Aussi, Washington a-t-il décidé de contre-attaquer face au déferlement d’acier chinois à bas prix, en frappant les aciéristes chinois bien plus fortement que leurs homologues japonais (71,35 %). Suite à l’élévation des droits de douane à 522 %, le prix de l’acier chinois devrait être multiplié par plus de cinq.

Soupçonnant la Chine d’accorder des aides illégales à ses exportateurs nationaux, l’administration américaine adopte ainsi des droits antidumping plus lourds et un système d’imposition accélérée de droits punitifs pour les importations exagérément bon marché.

Quoi qu’il en soit, le ministère chinois du Commerce a exprimé sa « forte insatisfaction » après cette décision et appelé les États-Unis à corriger ces erreurs au plus vite.

« Les États-Unis ont adopté des méthodes déloyales pendant l’enquête antidumping sur les produits chinois, parmi lesquelles le refus d’accorder un taux de taxation différencié aux entreprises publiques chinoises », lit-on dans le communiqué.

En mars dernier, le département du Commerce américain avait annoncé l’instauration de taxes préalables sur les importations d’acier plat laminé à froid en provenance du Brésil, de Russie, d’Inde, de Chine, de Corée du Sud et de Grande-Bretagne.

De nombreuses aciéries en Europe souffrent tout autant de la concurrence chinoise, mais la décision des autorités américaines illustre la différence de politique en matière d’antidumping de part et d’autre de l’Atlantique. En Europe, une quarantaine de mesures antidumping sont en vigueur et font de la sidérurgie le secteur le plus protégé du Vieux Continent. Pourtant, les taxes douanières sont beaucoup moins dissuasives et Bruxelles met des mois à se décider avant de frapper du poing sur la table, au contraire de Washington, qui ne perd jamais de temps lorsque ses intérêts sont en jeu.

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