C’est un phénomène bien connu.

Les prix bas d’aujourd’hui entraînent un sous-investissement dans les capacités de production et préparent donc la pénurie de demain.

Ce principe est valable dans de nombreux domaines mais pour le pétrole, c’est évidemment encore plus crucial et significatif car la moindre tension sur les quantités entraîne une augmentation plus que significative des prix.

Les faibles prix du pétrole poussent les consommateurs à acheter de l’or noir en plus grandes quantités. Mais comme les sociétés énergétiques ont réduit leurs dépenses, elles ne pourront pas répondre à cette demande croissante.

« Nous ne pourrons pas produire suffisamment de pétrole pour répondre à la demande globale pendant cinq ou dix ans », estime John Hofmeister, ancien président de Shell Oil Company.

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Selon M. Hofmeister, les consommateurs ont besoin de 94 à 95 millions de barils quotidiens. Et les faibles prix actuels les poussent à en vouloir davantage.

Finalement, le marché pétrolier reviendra à l’équilibre avec des prix à un niveau « assez élevé », observe l’ancien président de Shell. Par conséquent, les sociétés pourront investir et élargir leur offre, car sans une offre plus large, toute hausse des prix sera selon lui impossible. La chute record des prix pétroliers provoquée par une situation de surproduction, que le monde a connue en 2015 et au début 2016, a poussé toutes les grandes sociétés pétrolières ainsi que tous pays producteurs de pétrole à réduire leurs dépenses de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Ainsi, Shell, Exxon Mobile, Chevron, Total, BP, Statoil et Eni dépenseront en 2016 au total 144,8 milliards de dollars, soit 66,7 milliards de moins que l’année précédente.

Selon l’expert, l’effet obtenu grâce à ces mesures sera observé d’ici 2 à 3 ans et même plus si le prix du baril reste toujours bas. Les prix mondiaux du pétrole ont chuté de 115 dollars à moins de 30 dollars le baril entre juin 2014 et janvier 2016, atteignant leur plus bas niveau suite à la surabondance de l’offre mondiale d’or noir et mettant en péril l’équilibre économique de nombreux pays dans le monde.

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