Euro

Soyons lucides : l’Italie est un grand pays, chargé d’histoire et de tempérament. L’Italie, par son poids économique, n’est pas la Grèce, et si Berlusconi a été lâché par la classe politique transalpine, il est peu probable que l’Italie connaisse l’humiliation grecque, surtout après le courage dont ont fait preuve les Anglais en sortant de l’Union.

Il y a deux maillons faibles par qui la dislocation de l’Europe et de la zone peut arriver : l’Italie et la France.

Beaucoup n’en n’ont pas encore conscience mais l’Europe et l’euro sont déjà morts et leur destin scellé. À titre personnel, vous devez vous y préparer, car collectivement il est déjà trop tard.

Charles SANNAT

« Nous avons toujours dit que l’euro tel qu’il existe aujourd’hui ne fonctionne pas. Soit nous aurons des monnaies alternatives, soit un +Euro 2+ », a indiqué le vice-président du parlement italien Luigi Di Maio. Et le sort de l’euro doit être décidé par les citoyens de l’Italie. »

Il y a un an, le parti italien Mouvement 5 étoiles (M5S), eurosceptique et d’opposition, a recueilli 200 000 signatures demandant au parlement de tenir un référendum consultatif sur le retrait de la zone euro. Jusqu’à présent, le mouvement ne parvient pas à atteindre cet objectif. L’un des auteurs de cette initiative Carlo Sibilia explique à Sputnik quel coût l’Italie paie en restant dans la zone euro.

Selon lui, depuis son entrée dans la zone euro, l’Italie connaît l’une des périodes les plus difficiles de son histoire en terme économique. Plus de 30 % des entreprises industrielles italiennes ont fermé.

« Notre monnaie est trop forte pour le type d’économie que nous avons. Et cela nous pousse à acheter à l’étranger les produits que nous ne produisons plus en Italie, parce qu’ils sont moins chers là-bas », a souligné M. Sibilia.

Si la monnaie est plus forte que l’économie, cela nuit fortement à l’industrie manufacturière, et il est impossible de la faire revivre.

« Le système économique italien, c’est-à-dire l’euro, en est responsable. Cela nous pousse à porter la question en discussion avec les Italiens : nous n’avons pas besoin de sortir de l’Europe, nous ne voulons pas quitter l’UE, mais sortir de la zone euro », a fait remarquer le militant italien.

D’après M. Sibilia, le M5S envisage un retour à la monnaie nationale. De plus, leurs propositions au parlement incluent une initiative sur la nationalisation de la Banque centrale.

Quant à l’idée d’un Euro 2, selon lui, c’est l’une des options. L’idée est d’avoir une monnaie pour les économies similaires dans la zone euro.

« Ainsi, les économies de l’Espagne, de l’Italie et de l’Europe du Sud sont très similaires. Et l’Allemagne, le seul pays dans l’UE dont l’économie est très différente des autres pays », a-t-il noté.

Le mouvement a récemment remporté 19 des 20 élections municipales, y compris la capitale Rome et la capitale industrielle du nord Turin, ce qui signifie un fort soutien des Italiens. Les résultats ont porté un coup dur au Parti démocrate (PD) du premier ministre Matteo Renzi et ont été salués par les partisans du M5S comme un possible tremplin vers le gouvernement national.
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